Liban
Mai 2024NOUVELLES DE BEYROUTH
Maintenant que nous avons pris nos quartiers dans le cimetière protestant français, rue de Damas à Beyrouth et construit un lieu de culte nous pouvons vivre une vie de paroisse à peu près normale sans dépendre de l’hospitalité des uns et des autres. L’espace reste cependant réduit et nous débordons souvent à l’extérieur, cela entraine quelques désagréments lorsqu’il pleut. Nous avons porté un soin particulier au jardin et nous sommes heureux de pouvoir y vivre toutes nos fêtes. Nos chants, nos danses, nos repas bruyants et joyeux ne gênent pas beaucoup les voisins directs. Pour ne plus dire : « le dimanche je vais au cimetière », notre lieu s’appelle désormais : « le jardin de la rue de Damas » qui évoque à la fois une référence biblique et plus douloureusement une histoire récente et dramatique du Liban. La rue de Damas représentait la ligne de démarcation entre Beyrouth est, chrétien et Beyrouth ouest, musulman, lors de la guerre civile (1975 – 1990). Notre paroisse s’installe donc dans un provisoire qui dure sans savoir si un jour nous pourrons reconstruire une église ou acheter un bâtiment qui puisse servir d’église.
Les événements dramatiques du 7 octobre et la guerre à Gaza fait craindre depuis le début du conflit un embrasement régional. La presse et les spécialistes des relations internationales annoncent régulièrement l’extension de la guerre au Liban. La population du sud Liban subit cependant de manière dramatique la guerre que mène le Hezbollah avec l’armée israélienne. Notre organisation protestante française au Liban aide au mieux les paroisses protestantes en difficulté dans le sud en participant aux collectes de fonds organisés par la Fédération protestante du Liban pour aider les déplacés. Au-delà de la situation de guerre, nous soutenons financièrement les écoles protestantes qui traversent une période très difficile due à la crise économique qui secoue le pays depuis 2019. Le Liban est connu pour la qualité de son enseignement tant supérieur que secondaire. Alors que le système éducatif d’Etat ne fonctionne pratiquement plus, il est indispensable de soutenir le système privé, s’il venait à s’effondrer, c’est le pays qui serait alors au bord du chaos.
(Message de Brice Deymié, pasteur de l’Eglise protestante française au Liban).